Après la meurtrière campagne des Dardanelles (Gallipoli) en 1915, le corps expéditionnaire australien combat en 1916 dans la Somme (Pozières) et dans le Nord (Fromelles), en 1917 sur la ligne Hindenburg (Bullecourt), et dans les Flandres belges (Ypres et Messine), puis à nouveau dans la Somme et dans l’Aisne en 1918.
Mais l’année 1918 aura été la plus significative car il arrête la poussée allemande à Villers-Bretonneux, les 24, 25 et 26 avril, évitant ainsi la prise d’Amiens.
C’est à la période gallo-romaine qu’apparaissent les témoignages de l’existence de la cité, située sur le bord occidental du plateau du Santerre. La villaria qui donna la première partie de son nom à la commune était traversée par la voie romaine reliant Amiens à Saint-Quentin. La seconde partie du nom fait référence à l’installation en ce lieu de mercenaires bretons appelés par les Romains en qualité de soldats auxiliaires
Sa situation géographique plaçait inexorablement la ville sur la route des envahisseurs. Les Normands ravagèrent toute la région en 853, les Anglais la pillèrent à plusieurs reprises pendant la guerre de Cent Ans. En 1417, ce furent les Bourguignons qui la détruisent puis, en 1636, les Croates de l’armée espagnole incendièrent maisons et château. En 1815, les Cosaques se livrèrent à un pillage en règle, puis ce fut le tour des Prussiens en 1870. Les combats de la bataille de la Somme détruisirent 80 % de la ville au cours de la première guerre mondiale.
Modeste bourg agricole, Villers atteignit son apogée économique à la fin du XIXème siècle grâce à l’industrie textile et à la bonneterie d’abord artisanale. En 1886, une ville florissante de 6 000 habitants assurait le bien-être d’une population ouvrière très bien payée, la prospérité d’une trentaine d’entreprises et l’édification de luxueuses demeures de fabricants disposant de colossales richesses.
La première guerre mondiale, la concurrence, la crise du textile, l’ouverture des marchés délocalisés entrainèrent petit à petit les faillites et fermetures d’ateliers. La population décline inexorablement pour se situer à 3 000 habitants en 1920.
Depuis 1990, l’installation d’activités industrielles diversifiées sur une zone industrielle devenue intercommunautaire, la proximité aussi de la capitale régionale, entraine un développement harmonieux de la cité autour d’équipements sociaux, culturels et sportifs qui profitent aux 4 300 habitants actuels.
Extrait du livre « Villers-Bretonneux », collection Mémoire en Images, Yves Taté et Jean-Pierre Coutiez
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